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Wormfood

Posthume
Posthume
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Les noces sans retour
Vanité des amants
Troubles alimentaires
Passage à vide
Salope
Des hauts des bas
Le seul amour
EWB28IF
Les noces sans retour
Ce n'est pas la peine d'ouvrir la bouche
Je devine que tu vas mentir
Et pourtant tes silences m'étouffent
Je sais qu'il faut s'attendre au pire

Notre cause est perdue d'avance
Nous reculons à chaque pas
N'invoquons pas notre innocence
Car par l'honneur on ne brille pas

Mais puisque je porte tous les torts
Que ma présence t'insupporte
Nous verrons bien en mon absence
Si tu te sens toujours si forte

Je serai la chaîne à ton pied
L'ombre qui marche dans tes pas
Une croix trop lourde à porter
Le plat que nous mangerons froid

Et chacun de tes nouveaux amants
Aura la saveur des chairs mortes
Quand on me trompe
C'est deuil pour deuil
Et sang pour sang

Pour le meilleur et pour le pire
Jusqu'à ce que la mort nous sépare
Pour le meilleur et pour le pire

Je me suis allongé sur notre lit
Seul
Pour la dernière fois
Et lorsque je fermerai les yeux
Laissant la parole au silence
Nous franchirons ensemble
Les portes de corne
Et d'ivoire

C'est pour toi que je le fais
Et contre toi et à jamais
Crois-moi ce n'est pas par amour
Les noces sans retour

Ici s'achèvent toutes mes peines
Ici débute ta pénitence
Les ombres jugent le marbre pense
Et le sourire des morts est éternel

Ce n'est plus toi qui m'empoisonne
Les pleurs de chanvre qui pressent ma gorge
Ou bien les larmes de rasoir
Qui courent
Dans le sens des veines

Pour le meilleur et pour le pire
Jusqu'à ce que la mort nous sépare
Pour le meilleur et pour le pire
Je ne ressens rien d'autre
Que le bonheur
D'être loin de toi

Tu m'as pleuré le premier jour
Le lendemain tu m'as veillé
Chaque nuit je visitais tes rêves
Noble et auréolé d'absence

Et puis on m'a porté en terre
Une cérémonie très digne
Tu t'es évanouie à la mise en bière
Sous les regards qui t'accusaient

Depuis je me mélange à la terre
Depuis les saisons ont balayé
Mon corps, mon âme, ma colère
Et tu m'as déjà
Déjà oublié

C'est pour toi que je l'ai fait
(Je ne ressens rien)
Et contre toi, et à jamais
(Je ne ressens rien)
Peut-être était-ce par amour
Mais tu m'as déjà oublié
				
top

Vanité des amants
Posthume dès le berceau
Expire au premier souffle
Sans certitude d'avoir vécu

Et qui se souviendra de toi ?
De moi ? De nos pleurs ?

Posthume jusqu'au tombeau
La route pavée d'ossements
Déjà nos aînés ne sont plus
Le néant

En toute inconscience
Brassons la pourriture
Joignons nos bouches
En piétinant les morts
Puisque nous sommes
Deux amants
Puisque nous sommes
Eternels

Notre amour est plus fort
-Plus fort que quoi déjà ?-
Mais qu'importe étreins-moi
Mords-moi la langue jusqu'au sang
Ne me demande plus
Dans quoi les roses plongent leurs racines

Et qui se souviendra de toi ?
De moi ? De nos pleurs ?
Et qui se souviendra de toi ?
De moi ?

Souvent
Je pense à la mort
Quand je baise
La gravité des corps
Engloutit la clarté
Inexorablement
Souvent
Je pense à la mort

Le va-et-vient
Se fait haletant
Enfonce la mesure
Bat le temps
Dans la salive
Poisseuse et âcre
Le smegma
Trace ses filets blancs

Nos sécrétions séminales
Souillent ta symphyse pubienne
Mon scrotum gorgé de laitance
Séreuse et endorphique

Et je me shoote
Je me défonce
Et je me shoote
A la chatte
En attendant la mort

Je ne t'aime pas, tu me dégoûtes
Et je t'annonce à regret
Q'un plus un ça fait toujours deux
Deux êtres suintant côte à côte
Deux corps à enterrer

Vanité des vanités
Vanité des amants
				
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Troubles alimentaires
Je suis creuse, pâle et fière
Comme une poupée de porcelaine
Aux plaisirs solitaires
Dans les secrets de faïence

L'épiderme translucide
Sur mes os bien saillants
Le tracé bleu des veines
Et l'acide qui ronge mes dents

Mon estomac est le vagin stérile
Que je masturbe à longueur de journée
Je ne jouis qu'avec deux doigts
Enfoncés dans la gorge
Quand je fouille mes organes
Et que mes fluides débordent

A genoux, face aux chiottes,
La langue brûlée par la bile
Agitée par les spasmes
Je suis mince et légère
Je crois je contrôle tout
Même si je ne contrôle rien
Quand le corps est meurtri
L'orgasme n'est jamais loin

(Vidée)
(Brisée)
(Vidée)
(Brisée)

Je n'arrive plus à me supporter

Je vomis ma mère
Je vomis ma chair
Je vomis mon sexe
Je vomis même la terre

(Vidée)
(Brisée)
(Vidée)
(Brisée)

Je n'arrive plus à me supporter
Je n'arrive plus à me
Digérer

Je suis maigre, je suis maigre
Je suis maigre à crever
Ou bien grosse, tellement grosse
A deux doigts d'éclater

Je suis belle, et je m'aime
Je suis laide, je me hais
Je suis maigre, et je m'aime
Je suis
Anorexique

(Vidée)
(Brisée)
(Vidée)
(Brisée)

Manger, éructer, vomir, se vider
Disparaître, liquéfier
N'être rien, diluer
Renoncer
Contrôler

Et mourir
				
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Passage à vide
Ma colère tiède, les humeurs aigres 
Vertiges d'éthyl et d'herbes amères 
Les absents blessent par leur présence 
Et le présent par son absence 
Les jours n'ont plus de lendemain 
La conscience figée dans des deuils 
Que les revenants ont désertés 
Faut-il au moins se satisfaire 
D'être allé jusqu'au bout du rien 
La suave disgrâce que j'entretiens 
Tout seul, je m'essaie à pleurer 
Veuf, ténébreux, inconsolé 
Les orages ne se lèveront pas 
Le coeur est creux 
Dans un monde vide 
Je bâtis mon empire sur le silence 
Je rêve les galeries aveugles 
Indifférent au bonheur d'être triste 
Je hante les passages à vide 
Avec dépendance 
À fleur de chair, l'enfer palpite 
Cachot de honte, dégoût d'insectes 
Rideaux tirés, chambre mortuaire 
La penderie vide, ses cris résonnent 
Malaise fiévreux, peine somnolente 
Impossible de se fuir soi-même 
Et l'échec procure ma substance 
Avec dépendance 
Le sang est lourd 
Le coeur est vide 
L'alcool qui tient les maux en veille 
La rage chimiquement sublimée 
Dehors les catacombes dégueulent 
Les pensées grises de septembre 
L'alcool qui étend ses cauchemars 
De Clichy jusqu'à Stalingrad 
J'ai deux amours 
Les toxiques et l'oubli 
J'ai deux ennemis 
Mes amours et Paris 
J'ai attendu devant des portes 
Crucifié des oiseaux de nuit 
Imploré les faveurs d'une morte 
Disloqué dans l'ennui 
Serrant les poings 
Ravalant la ciguë 
Sincères condoléances 
Le coeur est creux 
La tombe est vide 
Chaque nuit je presse contre mon sein 
L'enfant que nous n'aurons jamais 
Chaque nuit j'ajoute un dernier vers 
A l'inventaire de toutes mes fautes 
Suis-je assez à terre à ton goût 
Mais déjà, une autre à mon bras 
Vient passer sa langue sur mes lèvres 
Trop belle pour me suivre en enfer 
Pour ne pas trahir à son tour 
Elle sauve au moins les apparences 
J'ai tant raclé le fond des yeux 
Et fait le tour de mon sujet 
Les orages ne se lèvent jamais 
Son coeur est plein 
D'un amant vide 
Tu m'as effondré sur moi-même 
Figé dans toutes mes addictions 
Sur la peau blanche de chaque cauchemar 
Je continue à lire ton nom 
Avec dépendance 
Tout le bien que je fais 
Tout le bien 
Je le fais mal 
Tout le mal que je fais 
Tout le mal Je le fais bien 
				
top

Salope
Je préférerais te savoir morte
Qu'heureuse à ses côtés
Le deuil paraîtrait léger
Si c'était sous la terre que tu couchais

Mais Dieu pardonne
Et il bénit votre amour
Je ne suis qu'un homme
Et je te maudis chaque jour

Au coeur noir de ces nuits de feu
Alors qu'un autre sexe te faisait jouir
Je te voyais te tordant sur la braise
Offrant le sacré coeur à ton plaisir

Mais Dieu pardonne
Même aux femmes infidèles
Je ne suis qu'un homme
Et je te jetterai la première pierre

Rien n'est plus triste
Que les funérailles des vivants
Pourtant toi, tu existes
Et moi, je fais semblant

Mais es-tu aussi heureuse que tu le laisses entendre ?
Et que te dit la femme dans le miroir ?
La chair prendrait-elle le goût des cendres ?
Le repentir arriverait-il trop tard ?

Mais je tiens à te remercier
Pour tout le bien que tu m'as fait
Sans toi j'ignorerais que la vie
Que nos vies
S'affrontent seul
Se quittent nu
Et que rien n'y fait

Un jour prochain, je partirai
Avec ton cher fantôme à mes côtés
Seul, dans l'épreuve, je crois, je sourirais
Si quelque part sous terre tu m'attendais
				
top

Des hauts des bas

Stephan Eicher's song

La pluie venait du nord
Le vent passait sous ma porte
Je comptais vivre fort
Et que le diable m'emporte
J'allais a la fenetre
Enroule dans un drap
Je secouais la tete
J'en ecartais les bras

J'avais des hauts
J'avais des bas
J'avais plus ou moins chaud
Et toute la vie devant moi
J'avais des hauts
J'avais des bas
Je crois que j'en voulais trop
J'ai meme eu ce que je n'voulais pas

Je restais enferme
Ou errais pendant des jours
Trop de chemins s'ouvraient
Trop de questions en retour
Je n'avais pas tue mon pere
Mais je ne me souvenais pas
Ce qu'il me disait de faire
Ou ce qu'il ne disait pas

J'avais des hauts
J'avais des bas
J'avais plus ou moins chaud
Et toute la vie devant moi
J'avais des hauts
J'avais des bas
Je crois que j'en voulais trop
J'ai meme eu ce que je n'voulais pas

Chaque jour je me tenais pret
Je guettais l'heure et la page
Ou les eaux s'ouvriraient
Me laisseraient un passage
L'espoir me faisait vivre
L'attente me rendait nerveux
Je trouvais dans les livres
De quoi patienter un peu

J'avais des hauts
J'avais des bas
J'avais plus ou moins chaud
Et toute la vie devant moi
J'avais des hauts
J'avais des bas
Je crois que j'en voulais trop
J'ai meme eu ce que je n'voulais pas
				
top

Le seul amour
Puisque la messe est enfin dite 
Puisque ce sont mes derniers mots 
Puisque il n'y a rien a ajouter 
Puisque vient l'heure de rendre compte 
Puisque les mots 
Ne peuvent plus rien exprimer 
Le seul amour 
Est l'Amour de Dieu 
Le seul amour 
Est la fin de 
Soi 
Je l'ai fui 
Renoncé 
Crucifié 
Ses mains ensanglantées 
De Ténèbres 
Imposent la Vérité 
En négatif 
En m'inclinant 
Je te supplie 
Le coeur broyé 
Comme la cendre 
Repousse la peur 
Force ma main 
Seigneur précipite 
Le moment 
Qui annule 
Dans l'oubli 
La Grâce que j'ai toujours gâchée 
Qui rendra 
À Ta Gloire 
La Croix que je ne veux plus porter 
Je ne crois pas au Salut, non 
Je ne crois pas à la Résurrection 
Je crois en un Dieu d'Obscurité 
Consolante 
Et Destructrice 
Puisque ma voix se brise ici 
Puisque il ne reste rien de moi 
Que je n'ai brûlé publiquement 
Sans amour-propre 
Nu et sans rêves 
Je meurs au monde 
Le moment 
Qui annule 
Dans l'oubli 
La Grâce que j'ai toujours gâchée 
Qui rendra 
À Ta Gloire 
La Croix que je ne veux plus porter 
Et je me tais.
				
top

EWB28IF
				
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